Comment contrôler la pression de turbo sans manomètre de pression sur un moteur TFSI, TSI ou TDI ? Sur une Golf 5, un Scirocco ou encore un TT, une Golf 7R ou encore un TTRS, une RS3 ?
Pour ceux qui n’ont pas de manomètre de contrôle de pression de turbo sur leur voiture, voici un petit tutoriel qui va leur permettre de voir ce que donne leur turbo. En effet, le contrôle de la pression de turbo est important lorsqu’on achète une voiture, cela permet de savoir si le turbo souffle correctement mais aussi de vérifier si ou non, le turbo donne plus qu’il ne le devrait et donc, de savoir si la voiture dispose d’une reprogrammation moteur. On retrouve cette question « Comment faire un log de la pression de turbo au VCDS »
-> VCDS : Régénération du FAP
-> VCDS : Débrider la vitesse maximum (V-max)
Sommaire:
I – Les défauts des problèmes de turbo
II – Procédure : LOG VCDS PRESSION DE TURBO
III – Analyse des données
IV – Tracer un graphe à partir du fichier
V – Interpréter le graphe
I – Les défauts des problèmes de turbo
Vous avez un manque de puissance sur votre moteur, cela peut être lié à des problèmes de pression de suralimentation.
Après une lecture des défauts en « Moteur – 01 » vous constatez des défauts, exemple d’erreur turbo:
Pression de suralimentation trop élevé :
Dans la plupart des cas c’est significatif d’un grippage turbo.
Pression de suralimentions non atteinte :
Dans la plupart des cas c’est significatif d’une perte d’une fuite sur le circuit de dépression. La pression effective n’atteint donc pas les valeurs préconisées.
Code défaut 000175 / P00AF – actionneur du turbo bloqué
Les causes : tuyaux de dépression percés ou poreux Wategate percée , Électrovanne n75, géométrie variable grippé ou bloqué.
Des codes d’erreur tels que 17965 – Régulation de pression de suralim. Limite de régulation dépassée
P1557 – 35-10 – – Intermittent »
Ou 16618/P0234/000564 peuvent indiquer une régulation de pression de suralimentation dépassée.
Peuvent être en cause un possible grippage du turbo et sa soupape de décharge, la wastegate, la vanne N75, une durite abîmée, la sonde de pression…
Pression de suralimentation. Il peut être très utile de faire un log de ce groupe afin de diagnostiquer un grippage de la géométrie variable du turbo.
II – Procédure : LOG VCDS PRESSION DE TURBO
1 – Connecter le le PC à la voiture, mettre le contact et lancer votre VCDS.
2 – Dès que le logiciel est lancé, cliquer sur « sélectionner« .
3 – Puis cliquer sur “01-Moteur”
4 – Cliquer sur “Groupes de mesures – 08″
5 – Pour sélectionner le groupe de mesure à observer, indiquer son numéro puis cliquer sur « Go! »
6A – ESSENCE TSI TFSI
Allez au Groupe 115 :
Sur cette fenêtre tu auras donc la pression du Turbo réelle (celle que tu pourrais voir sur un mano) et la pression du Turbo demandée par le calculateur ainsi que la vitesse de rotation du moteur, ainsi que la charge moteur (c’est à dire si tu mets pied au plancher)
Information : Vous pouvez bien sur rentrer d’autres groupes, comme le 120 qui est le couple, mais il faut se dire ceci. Les voiture un peu plus anciennes qui ne propose pas le bouton « Turbo! » (voir sur l’image en haut à droite) ne prennent que 4 mesures par secondes. Si vous mettez 2 groupes, les valeurs seront divisé par 2, tout simplement.
Pour ceux qui ont le bouton « Turbo! », appuyer dessus permet de booster le nombre de prise de données.
6B – Diesel TDI
Les groupes qui correspondent dans ce cas sont les 10 et 11.
7 – Les Valeurs:
Régime moteur (en tr/min).
Pression de suralimentation demandée par le calculateur (en mBar).
Pression de suralimentation réellement envoyée par le turbo (en mBar).
Activité de la vanne de régulation de pression de suralimentation (N75) (en %).
On voit les mesures en direct, mais pour mieux comprendre, il faut en avoir la trace.
Cela se fait soit :
- par un graphique → bouton « Graphes »
- par un enregistrement des données → bouton « Enreg. »
Pour « Enreg. » Une fenêtre s’ouvre, un nom de fichier est donné par défaut.
Lancer l’enregistrement en cliquant sur « départ ».
8 – Là commence l’essai, souvent routier. Bien sûr, on ne regarde pas l’écran en roulant. Un copilote peut rendre service, notamment pour cliquer sur le bouton « marqueur » qui mettra un repère dans le fichier à des moments pertinents…
Maintenant, il faut se lancer sur la route, et faire un test sur la 4eme vitesse si possible. Il est vivement recommandé d’être deux pour faire ce test afin que le conducteur ne soit pas distrait pas la mesure présentée sur l’écran.
Sur un rapport de boite égal ou supérieur à la troisième, enfoncez l’accélérateur au maximum à 2000 tr/min jusqu’à atteindre un régime de 3500 tr/min
9 – À la fin de l’essai, cliquer sur « stop » et fermer VCDS.
Ouvrez le fichier que vous venez d’enregistrer en utilisant l’explorateur et vous rendant dans \VAGCom\Logs
Excel devrait se lancer (si vous en disposez, évidemment) et vous afficher le fichier
Faites un graphique de la pression réelle et du régime moteur en fonction du temps, pour la période pendant laquelle vous avez fait l’essai
Vous obtenez un graphe de ce type (Tuto pour créer un graphique en bas de page) :
On observe un dépassement qui est ensuite régulé à une valeur consigne.
Pour moteur Diesel 1.9 TDI, à 3000 tr/min la valeur doit être dans la fourchette suivante:
-90 ch: 1850 à 2250 mbar
-100 ch: 1850 à 2250 mbar
-105 ch: 1850 à 2400 mbar
-110 ch: 1850 à 2250 mbar
-115 ch: 2000 à 2200 mbar
-130 ch: 2100 à 2600 mbar
-136 ch: 2100 à 2500 mbar
-150 ch: 2200 à 2800 mbar
III – Analyse des données
Une simple lecture en direct des paramètres peut éventuellement suffire à déterminer l’origine de la panne.
L’image qui suit montre un problème à la pression mesurée : 2359mbar alors que le moteur est au ralenti. Signe ici d’un problème au niveau de la sonde de pression.
Mais on peut bien évidemment vouloir revoir l’enregistrement des données.
Pour cela ouvrir le fichier créé par VCDS. Il se trouve en principe dans le répertoire C:/RossTech/logs.
Il s’agit d’un fichier CSV, le plus simple est de l’ouvrir avec un tableur. Ici LibreOffice.
Le fichier doit être « importé ».
Selon les systèmes d’exploitation, il se peut qu’il faille choisir d’autres options pour le jeu de caractère. Le bas de la fenêtre d’import permet de vérifier que les options choisies sont correctes.
On se retrouve avec quelque chose qui ressemble à ça.
Les données sont en colonnes.
La colonne « marqueur » est vide, sauf aux moments où un marqueur a été inséré.
On peut se contenter de cela et lire ce tableau ou vouloir en faire un graphique.
IV – Tracer un graphe à partir du fichier
Dans le fichier généré par VCDS, les données sont notées avec un point en séparateur décimal. Votre tableur risque de ne pas pouvoir les considérer directement comme des nombres.
Pour s’en sortir il faut faire une copie de ces données et y transformer les nombres écrits avec des points en nombres écrits avec des virgules :
– créer un deuxième feuille dans le tableau (ici elle s’appelle « feuille 2 »)
– y copier les titres des colonnes (entourés en vert)
Puis insérer une formule à l’emplacement de la première valeur :
=VALEUR.NOMBRE(
Puis cliquer sur la première valeur dans la feuille d’origine et valider.
Ceci aura pour effet de compléter la formule avec l’adresse de cette première valeur, ici « $LOG-01-011-100-xxx.C8 »
Enfin compléter la formule avec :
; ʺ. ʺ)
La formule ressemblera donc à :
=VALEUR.NOMBRE($LOG-01-011-100-xxx.C8 ;ʺ. ʺ)
Ce qui veut dire égale à la valeur contenue dans la cellule C8 de la feuille LOG-01-011-100-xxx où le point est le séparateur décimal.
Une fois ceci fait, on peut « glisser » cette cellule sur toute la ligne.
Puis toutes les colonnes.
Les valeurs sont maintenant bien des nombres.
Ceci étant fait, on peut en faire un graphique.
La bonne idée est d’insérer une ligne (celle cerclée en rouge) et d’y écrire un titre clair pour chaque colonne.
Une fois cela fait, sélectionner les données et cette ligne de titre et cliquer sur le bouton « insérer un diagramme ». Le menu « insertion / diagramme » aura le même effet.
Choisir « ligne » dans les types de diagramme et « lignes seules » puis « suivant »
Cocher « première colonne comme étiquette ». Du moins dans l’exemple donné, la première colonne correspond au temps.
Puis « terminer »
V – Interpréter le graphe
Le graphe s’affiche alors.
Ici le comportement est normal.
La pression mesurée dans le turbo augmente avec les tours/minute et cette pression mesurée suit approximativement la courbe de la pression calculée.
Cet autre graphe correspond aux mesures faites avant diagnostic et réparation.
On voit que la pression mesurée monte très (beaucoup trop) haut.
Le problème se situait dans ce cas au niveau de la sonde de pression, de sa connectique plus précisément : un faux-contact.